Archive pour la catégorie ‘Au Raton Brasseur’

Introduction aux pH de brassage

Dimanche 30 janvier 2011

Ça faisait un bout de temps que j’avais envie de suivre à la trace les valeurs du pH du moût lors du brassage de la bière. Après avoir approfondi la matière lors de mon cours de brassage en décembre, j’ai mis la main sur le matériel nécessaire afin de mesurer et contrôler le pH. La bière cobaye pour ce test est une IPA :)

India Pale Ale

Petite parenthèse sur la recette de la bière tant qu’à y être: cette IPA est composée de 7 variétés de céréales. Il s’agit d’une recette hybride entre une version anglaise et américaine: les malts sont essentiellement anglais (en plus d’une touche personnelle provenant d’un malt fumé), le houblon est de type américain (Centennial, Columbus et Cascade du jardin) et la levure anglaise (WLP005 British Ale). C’est une IPA avec l’amertume franche et un bon taux d’alcool, sans tomber dans l’excès (15.7 Plato).

J’utilise le pH-mètre pHTestr 30 de Oakton. Il se manipule facilement, il est résistant à l’eau, il fait une compensation automatique pour la température du liquide… bref, un très bon appareil! Plusieurs brasseurs l’utilisent également au Québec.

Le pH normal lors du brasage se situe entre 5.6 et 5.8. Toutefois, ce n’est pas optimal pour favoriser le travail des enzymes. Pour ce faire, il faut abaisser le pH de la maische entre 5.4 et 5.6.

pH à l'empâtage pH après 20 minutes de brassage

Dans mon cas, mon eau avait un pH de 7.78 au départ (à cause de l’addition de sels de brassage en vue d’obtenir le profil désiré, l’eau du robinet avait un pH de 7.05 ce matin). À l’empâtage directement, j’ai obtenu un pH de 5.44 ce qui est satisfaisant. Cela s’explique en partie parce que j’avais des malts torréfiés dans le brassin, ce qui a pour effet d’abaisser le pH automatiquement. Après 20 minutes, le pH avait légèrement descendu, à 5.30.

Lors du lavage des drêches, il est préférable de rincer les grains avec une eau dont le pH se situe entre 5.5 et 6.0. Mon eau de rinçage avait un pH de 7.39 au départ. Afin de l’abaisser au niveau désiré, on emploie communément dans l’industrie brassicole des acides de brassage, soit de l’acide phosphorique (H3PO4) ou lactique (C3H6O3). Pour ma part, j’ai utilisé de l’acide phosphorique à 85%.

Acide Phosphorique (H3PO4) pH de l'eau de rinçage + 2.0ml de H3PO4

Pipette

Il va de soi que de bonnes précautions sont à prendre avant de manipuler un acide autant concentré! Une formation de laboratoire, des lunettes de sécurité anti-éclaboussures, des gants et un sarrau sont un minimum! Comme l’acide est fortement concentré, vaut mieux le pipetter et l’ajouter progressivement. Personnellement, je n’ai pas envie de m’embarquer dans des calculs complexes (l’acide phosphorique n’étant pas un acide simple) donc j’ai préféré l’ajouter à petites doses pour savoir environ combien en ajouter. Ma pipette de 1ml est graduée au centième de millilitre pour plus de précision. À titre indicatif, il ne m’a fallu que 2ml d’acide phosphorique pour faire passer le pH de l’eau de rinçage de 7.39 à 5.82 (qui se situe dans la plage voulue)!

Par la suite, le brassage de la bière s’est déroulé normalement. Le pH du moût se situe autour de 5.22 avant l’ébullition, ce qui est dans les normes (autour de 5.2 mais jamais plus que 6). À voir la belle cassure à chaud qui s’est développée lors du brassage, je ne peux être satisfait que de pouvoir contrôler mon pH! J’ai bien hâte de goûter à cette bière…! :D

India Pale Ale

Janvier, c’est le bon mois pour brasser une lager

Samedi 22 janvier 2011

Quoi de mieux que de profiter des mois froids pour brasser une lager, question de la faire fermenter naturellement à la température de la chambre froide! Comme j’avais une levure W-34/70 (Weihenstephan) sous la main, j’en ai profité pour monter une recette s’apparentant à une Munich Helles. Je la voulais maltée, pâle, faiblement alcoolisée (autour de 4.8%) et légère en bouche… bref, une bière qu’on puisse boire au litre sans problème!

Munich Helles

La bière est composée de 4 variétés de céréales (Pilsner Frontenac, Munich 10L, Carafoam et flocons de riz). Ici, on s’entend, le riz est clairement un intrus au Reinheitsgebot — le décret sur la pureté de la bière en Allemagne. Entschuldigung! Je n’en ai mis que 10%, juste ce qu’il faut pour lui alléger le corps un peu… Demain je la met à la chambre froide pour un bon mois!

Munich Helles

Ajustement d’un moulin à malt

Vendredi 7 janvier 2011

J’ai appris récemment une technique beaucoup plus rigoureuse en ce qui concerne l’ajustement d’un moulin à malt. La qualité d’une bonne mouture est essentielle pour toute les étapes subséquentes dans le brassage de la bière. Il va donc de soi de vouloir viser à obtenir une mouture de qualité dès le départ! La technique présentée ci-dessous est habituellement employée pour la mouture sèche avec un moulin à rouleaux.

Trois items sont nécessaires ici: une jauge d’épaisseur (feeler gauge), un tamis #14 et un cylindre gradué de 100 ml.

Jauge d'épaisseur Tamis #14

Cylindre gradué 100ml

La Méthode Quantitative

  1. Moudre un échantillon de malt avec le moulin (dans mon cas, 100g)
  2. Déposer l’échantillon de malt moulu dans le tamis et secouer
  3. Observer visuellement le résultat. Dans le tamis, on devrait voir majoritairement des écorces de malt idéalement les plus intactes possible. Le résultat du tamisage devrait être composé de fines particules de malt broyé mais pas trop de farine.
  4. Prendre 10g d’écorces qui ont été retenues par le tamis et les déposer dans le cylindre gradué de 100ml. La norme suggérée est que les écorces devraient occuper un volume de 51,5 ml.

L’analyse des résultats se fait de différentes manières. Si l’écorce est trop déchiquetée, on peut le voir visuellement (étape 3) et elle prendra également moins de volume (étape 4). Les conséquences sont évidemment des problèmes éventuels lors de la filtration à cause d’un gâteau trop compact (pas assez poreux). À l’inverse, trop de farines peut entraîner les mêmes problèmes. Finalement, des particules de malt pas assez broyées peuvent entraîner une mauvaise extraction des sucres. Bref, le mot d’ordre ici est: équilibre!

Méthode avec la jauge d’épaisseur

On voit généralement dans la littérature l’utilisation d’une jauge d’épaisseur pour régler l’écartement des rouleaux. L’écartement généralement recommandé est d’environ 0.045″ (1.143mm) Je trouve que c’est une excellente méthode, qui peut évidemment être utilisée conjointement avec la méthode quantitative en vue de trouver plus rapidement l’ajustement idéal.

Exemple Concret

Je savais que mon ajustement actuel n’était pas parfait (surtout en utilisant le malt Frontenac, n’étant pas criblé j’ai beaucoup de petits grains qui ne sont pas concassés par le moulin). J’ai d’abord mesuré un échantillon avec le réglage actuel.

Échantillon de malt concassé dans le tamis

Résultat des écorces après tamisage Résultats des farines après tamisage

En haut, on voit le malt moulu qui a été placé dans le tamis. Après tamisage, on observe le résultat dans le tamis (gauche) et ce qui a passé dans les trous (droite). On remarquera qu’il reste beaucoup de grains non-concassés et que la mouture est plutôt grossière.

Vérification de la norme

Le test du cylindre gradué indique près de 30ml de volume. Ce résultat est normal car j’utilise un moulin à 3 rouleaux (Pour atteindre 50ml il faut un excellent moulin, par exemple les 6 rouleaux utilisés par les grandes brasseries. Pour avoir vu la qualité de la mouture qui sort d’un tel moulin, j’avoue que c’est franchement impressionnant!).

En vue d’obtenir une meilleure mouture, j’ai décidé de rapprocher légèrement les rouleaux. Voici les résultats au second test:

Résultat des écorces après tamisage (post-ajustement) Résultats des farines après tamisage (post-ajustement)

Vérification de la norme (post-ajustement)

On remarquera qu’il y a beaucoup moins de particules grossières présentes dans le haut du tamis, et que les particules qui ont passés à travers ne sont pas trop farineuses également. Le résultat est beaucoup mieux en terme de granularité, un volume de 35ml! Mon nouvel ajustement est donc très satisfaisant!

Autres Précautions

Certains autres éléments sont à prendre en considération, notamment:

  • L’écartement, le parallélisme et la condition des rouleaux du moulin devraient être vérifiés régulièrement (mensuellement si on brasse souvent)
  • L’observation de la mouture à chaque brassage est complémentaire à la vérification régulière pour détecter d’éventuels problèmes au niveau du moulin
  • Le moulin à malt devrait être nettoyé régulièrement à l’aide d’un aspirateur

Lectures Complémentaires

Une présentation intéressante (PPT, en anglais) faite par Briess explique bien l’importance d’un bon concassage et nous montre des photos concrètes des résultats d’un bon concassage: Practical Milling for the Craft Brewer

Nouvelle commande de grains

Vendredi 19 février 2010

Je viens d’aller chercher une autre grosse commande chez Moût International à Anjou: pas loin de 83kg de malts, 780g de houblons ainsi que 2 souches de levures! Une chance que je suis pas le seul dans cette commande :P

Ma table de cuisine est complètement enterrée :D

Commande Moût International Février 2010

Commande Moût International Février 2010 Commande Moût International Février 2010

J’ai bien hâte de passer ça sous forme liquide au courant de l’année! ;)

Scottish!

Jeudi 16 octobre 2008

Il y a deux semaines, 4 personnes (dont moi-même) avons passé une commande groupée de malts, houblons et levures chez Moût International à Montréal. Pour moi, c’était aujourd’hui le premier brassage avec mes nouveaux malts! Au menu, une Scottish 70 Shilling! :)

La recette est composée de 6 malts différents (plus de l’orge en flocons) et d’un seul houblon. À ce stade, le goût est vraiment génial: le malt prend sa place et l’arrière-goût nous laisse avec une note de caramel des plus agréables. La couleur est d’un brun profond. Je vais pouvoir la faire fermenter dans des conditions optimales en contrôlant la température dans les environ de 16°C, comme le recommande Daniels (auteur du livre Designing Great Beers).

Contrôleur de température en action

Dimanche 28 septembre 2008

Samedi, j’ai brassé une petite blonde sans prétention qui me servira de bière de base pour faire une multitude de tests. Il s’agit d’une recette hyper simple (malt de base en quantité suffisante pour avoir une valeur de 1.052 au départ, autant d’houblons pour atteindre un ratio BU:GU autour de 0.5 et des levures). Le premier test et de voir les caractéristiques de la levure T-58 que je n’ai pas utilisé encore. Température de fermentation recommandée:18°C!

Ainsi, j’ai utilisé pour la première fois le nouveau petit congélateur (capacité de 5 pieds cube) acheté avec ma copine pour l’an prochain, mais que j’utiliserai temporairement pour faire mes fermentations! Alors voilà, le contrôleur de température est branché au mur, le congélateur est branché au contrôleur et finalement (l’arbre est dans ses feuilles? non…) la sonde de température est dans le congélateur, collée sur la tourie. Voici ce que ça donne:

Contrôleur de température en action
Les branchements sont faits à côté du congélateur

Contrôleur de température en action
La sonde est collée sur la tourie, qui est en pleine fermentation contrôlée

Contrôleur de température en action
Détails de la sonde… à améliorer!

Pour l’instant, tout à l’air de fonctionner! La température de contrôle réglée sur 17°C (±2°C) et donc le congélateur part très peu souvent dans une journée. Contrairement à mes fermentations passées, où la cuve était chaude (température interne d’environ 25°C), elle est présentement fraîche au toucher. La fermentation a l’air de très bien se dérouler sans être hyperactive (comme la dernière fois). Bref, que du bon! Je devrais être bien équipé pour brasser des Scottish et même des Lagers sans problème au niveau température de fermentation! ;)

Contrôleur de température de fermentation

Mercredi 17 septembre 2008

Les deux derniers brassins faits cet été (”l’outre-amère” et “la paysanne”) ont connu tous deux des bonnes fermentations, mais assez limite côté plage de température. J’avais placé la tourie de fermentation directement sur le béton du sous-sol, qui tournait autour de 18°C tout été. Toutefois, avec l’élévation de température dans la cuve dûe à la fermentation, la température interne avoisinait les 24°C, selon mon thermomètre autocollant sur la paroi.

J’ai donc décidé qu’il serait bon de mieux contrôler cette phase du brassage, qui est ma foi cruciale pour le caractère final de la bière. Ainsi, j’ai trouvé des idées un peu partout sur le net et j’ai opté pour contrôler la température d’un congélateur à l’aide d’un contrôleur de température.

Contrôleur de température

J’ai acheté un contrôleur de température Love Controls modèle TS-13011 (115V, affichage en Celsius) sur le site de la compagnie Cole-Parmer. Pour le boîtier, j’ai trouvé chez Réno-Dépôt une boîte électrique double pouvant être fixée à un montant de bois: l’important c’était les dimensions pour que le contrôleur puisse entrer sans problème. La boîte mesure en façade 4″ de largeur sur 3″ de hauteur, et de 3.5″ de profondeur (le contrôleur fait environ 2.75″ de profondeur). Pour la façade blanche, j’ai pris une façade ordinaire avec une prise d’un côté et un interrupteur de l’autre. Après un coup de Dremel pour percer un plus gros trou du côté de l’interrupteur, c’était gagné! :D Après ça, le plus dur était de tout faire rentrer dans la boîte… Voici le résultat:

Contrôleur de température Contrôleur de température

Dans mes recherches sur Internet concernant la famille des contrôleurs TS de Love Controls, j’ai vu que les nouveaux contrôleurs (dont le mien) possèdent une nouvelle numérotation des connections électriques. Voici un scan de la documentation fournie avec mon modèle à titre de référence:

Et maintenant, voici comment le tout est connecté ensemble:

Voici quelques précisions sur le schéma (cliquer dessus pour agrandir):

  • Il y a 3 blocs principaux: la fiche mâle 120 (pour brancher au mur) à gauche, la prise double 120V (au centre) pour brancher les appareils électriques et finalement le contrôleur de température (à droite).
  • Sur la prise double, la prise du haut est allumée en tout temps. La prise du bas est contrôlée via le contrôleur de température.
  • La broche #9 du contrôleur de température n’est pas reliée.
  • La légende de la couleur des fils en fonction des broches des prises/fiches 120V est indiquée dans le coin inférieur gauche du schéma.

Voilà! Il ne me manque plus qu’à trouver un congélateur et c’est parti ;)

En terminant, voici les sources qui m’ont été utiles lors de l’élaboration de ce projet:

Le houblon est sec!

Mardi 9 septembre 2008

Après une semaine de séchage dans un sac en papier brun, une pesée m’indique que le houblon est sec: plus que 2g! Ainsi, il a perdu un peu plus de 80% de sa masse (donc d’eau).

Récolte de houblon Cascade 2008 (sec)

Il est maintenant prêt à être mis dans un contenant hermétique au congélateur en attendant une prochaine bière! Vu la quantité, il risque de finir en dry hopping pour qu’on puisse pleinement le goûter!

Récolte du Cascade

Mardi 2 septembre 2008

C’est le jour de la première récolte de houblon! Jusqu’à maintenant, je n’ai eu que des cônes de Cascade. 17 en tout, totalisant 12g (non séchés). C’est un (petit) début, j’ai bien hâte de voir la progression de ces plants pour les années à venir! Voici la récolte 2008 de Cascade:

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En gros plan, un cône de Cascade. On notera la lupuline sur la seconde photo, ces bulles jaunes contenant l’amertume tant convoitée!

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Le Cascade en cônes

Dimanche 10 août 2008

Deux semaines plus tard, les cônes du Cascade sont bien formés (quoique j’en attends d’autres pour le bas du plant bientôt, puisque d’autres tiges sont apparues le long de la vigne principale récemment). Actuellement, on en compte 18:

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