Archive pour mai 2008

Moulin à malt Monster Mill MM-3

Mardi 20 mai 2008

Je viens de terminer un autre projet qui m’a bouffé passablement de temps: un moulin à malt! J’ai eu beau prendre une pause dans le brassage de la bière depuis la brune à l’érable, je n’ai pas délaissé tout ce qui entoure le domaine brassicole pour autant ;-)

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Je me suis donc commandé un moulin à malt Monster Mill MM-3 au début avril. J’ai reçu la bête le 28 avril. J’ai commandé la version avec l’arbre de 1/2″ puisque j’avais l’intention de le motoriser.

Première impression: c’est lourd (environ 11lbs)! Et c’est également une petite merveille de moulin: le fini est superbe, on voit bien le travail de précision qu’il y a dans cette petite bête! La feuille d’instructions accompagnant le moulin détaille tout ce qu’il faut savoir: l’espacement entre les rouleaux, le moulin lui-même (dimensions de la base, etc.), l’entretien, l’utilisation et enfin la motorisation.

Maintenant, c’était au tour de motoriser la bête. Avant tout, il fallait trouver un moteur. Mon oncle en avait un qui traînait et me l’a donné (merci!). Il s’agit d’un moteur standard de 1/4 hp à 1725RPM (115V @ 60 Hz, 5.4A). Étant donné le sens de rotation du moteur, il a fallu que j’inverse un rouleau sur le moulin pour qu’il tourne dans le bon sens. L’opération est très simple et bien expliquée dans la documentation. Comme Monster Brewing Hardware recommandent une vitesse de motorisation entre 150 et 250 RPMs, j’ai donc cherché à me procurer deux poulies et une courroie afin de réduire la vitesse.

La solution la moins coûteuse que l’on m’a conseillé est d’utiliser une poulie de 12″ pour le moulin, et une poulie de 1.5″ pour le moteur. Cela donne une réduction d’un facteur de 8, et donc ça amène la vitesse du moulin à environ 216 RPMs, ce qui est excellent. Les gens du magasin m’ont également conseillé de prendre une courroie de type AX au lieu de 4L: la AX possède des dents qui agrippent mieux aux poulies (étant donné la petite taille de la poulie du moteur, c’est un meilleur choix). Ainsi donc, j’ai pris une courroie AX-50 parce que ça donne une distance confortable entre le moteur et le moulin, et aussi parce que c’est plus facile à retenir (le chiffre est rond). :-)

Il ne restait plus qu’à fabriquer une structure capable de supporter le moulin, le moteur et une trémie. Après avoir regardé plusieurs modèles sur le net, j’ai décidé de fabriquer une sorte de table où le moteur et le moulin sont disposés horizontalement (voir la photo ci-dessus). En dessous, on peut mettre un sceau pour recueillir le malt moulu. Passons tout de suite aux autres photos :-D

À gauche, on voit l’interrupteur principal et le témoin lumineux pour indiquer que l’appareil est sous tension. À droite, détail du moulin à malt en place avec la trémie au-dessus. Le gros “bouton” est la vis d’ajustement du rouleau, pour régler la distance entre le rouleau du bas et ceux du haut.

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À gauche, on voir les poulies et la courroie. Le tout sera éventuellement recouvert d’un garde pour éviter qu’on se mette les doigts dans la courroie en marche. Je n’ai juste pas encore eu le temps de le fabriquer. À droite, on voit mieux les rouleaux du moulin à malt. J’ai fait cette porte afin de pouvoir mesurer la distance entre les rouleaux (à l’aide d’une jauge d’épaisseur) pour pouvoir contrôler la finesse du concassage. Les deux vis situées dans la base en métal permettent de verrouiller les vis d’ajustements du rouleau ou non.

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À gauche, détail de l’intérieur de la trémie. La pente du bas est à 60 degrés (bon ou 30 degrés, dépendant du point de vue — vous comprendrez…). À droite, détail du dessous du “meuble” du moulin. Le panneau du fond sert simplement de garde pour le bas de la poulie.

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Vue en plongée du système. On notera qu’il n’y a pas de “porte” du côté gauche du moulin (contrairement au côté droit): à la différence d’un 2 rouleaux, le grain moulu sort avec un certain angle sur un 3 rouleaux. Ça prend donc quelque chose pour ramener le grain dans le trou :-P

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Maintenant, faisons une petite comparaison du concassage… à gauche, c’est la sortie actuelle du moulin, fait avec du malt 2 rangs (l’espacement étant réglé à 0.045″). À droite, c’est le concassage de malt crystal que j’avais fait cet automne et que je n’avais pas utilisé. Le concaccage avait été fait avec un Barley Crusher à mon magasin local. Verdict: c’est bien!

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Le seul point à améliorer du système est qu’il a énormément de difficulté à faire passer du blé cru: avec une poignée, le moteur bloque. Si je le met un peu à la fois, ça passe. C’est probablement dû au moteur, qui n’est peut-être pas assez fort (ou qui a faibli avec le temps, c’est quand même un vieux moteur). Mais pour du malt d’orge, ça semble aller. Je vais tester ça plus en détail lors du prochain brassage…

Donc, ce qu’il reste à faire pour le moulin:

  • Fabriquer le garde pour le dessus du meuble, question de se protéger les doigts
  • Poser un revêtement extérieur, question de rendre le tout encore plus classe
  • Brasser avec!!! :-D

Ma petite houblonnière

Lundi 19 mai 2008

Dans le but que ma bière soit encore plus artisanale, de diminuer mes coûts de production et également faire face à la pénurie de houblons, j’ai passé une commande en mars dernier chez Crannóg Ales pour obtenir des rhizomes de houblons. J’ai sélectionné quatre variétés différentes, puisque je ne sais pas lesquelles pousseront le mieux chez moi. J’ai donc obtenu des rhizomes de Cascade (organique), Mt. Hood (organique), Nugget et Willamette. Je les ai reçu le 2 mai dernier par la poste.

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Je les ai mis en terre dès le lendemain! Il fallait d’abord aménager le terrain: couper le gazon, creuser des trous, remplacer la terre par de la meilleure, ajouter du compost et de la mousse de tourbe… Ensuite, j’ai donné un coup de teinture sur les futurs poteaux qui supporteront les plants. Pour ce faite, j’avais demandé à mon oncle des porteaux de bois de 4″ x 4″ par 10 pieds de long: ça devrait être amplement suffisant. Pour faire grimper les plants sur les poteaux, j’ai tendu de la corde à linge (un fil métaillique avec une gaine de plastique autour) entre le sol et le poteau de métal. Le résultat est le suivant (les plants sont en ordre alphabétique de gauche à droite):

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Jusqu’ici, le Cascade a été le premier à pousser à partir du 15 mai. Le Willamette s’est joint à la course à partir du 19 mai… J’ai bien hâte de voir les deux autres sortir de terre! Les photos ci-dessous montrent le Cascade (à gauche) et le Willamette (à droite) en date du 19 mai:

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C’est donc une expérience intéressante à suivre! :-D

Bière à l’érable: la suite

Dimanche 18 mai 2008

Avec le temps des sucres, le mois d’avril a été assez occupé pour moi. Pendant ce temps, la bière à l’érable a poursuivi sa fermentation tranquillement…

Après 11 jours de secondaire, la bière avait atteint une densité de 1.019 (merci à la Wyeast Irish Ale #1084). Le goût était un peu moins acidulé, mais aucunement sucré: un peu le contraire de ce que j’espérais… Je crois que le sucre de l’eau d’érable est responsable pour ce goût acide (il faudra réessayer l’an prochain). Par contre, au niveau de l’arôme de fumée, c’est vraiment excellent! Côté couleur, on se rapproche vraiment de la couleur du sirop d’érable, ce qui est excellent également.

Après quelques jours supplémentaires en tourie, j’ai décidé d’ajouter du sirop d’érable “médium” (il est plus foncé, donc contient plus de sucres non fermentescibles) à la bière dans le but de lui donner une saveur d’érable, tout en combattant un peu l’acidité. Selon Palmer, il recommande le 1/5 de sirop dans la recette. C’est énorme! Pour ma petite cuve de 12L, ça aurait donc pris 2.4L de sirop d’érable… j’ai finalement coupé le tout à une boîte (540ml). Avant de l’incorporer, je l’ai fait bouillir avec une boîte d’eau jusqu’à ce que le mélange ait réduit environ au volume original. Dans mon cas, j’ai récupéré 500ml de sirop re-bouilli. Après l’ajout du sirop, la densité dans la tourie avait remonté jusqu’à 1.055! J’ai donc laissé le tout reposer un peu avant d’embouteiller…

Sur la photo suivante, vous verrez la tourie à gauche, un échantillon de bière au centre, et le sirop d’érable à droite. Sur la seconde photo, on y voit l’échantillon de bière zoomé.

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Au moment de l’embouteillage, la densité était dans les coins de 1.030, ce qui porte le taux d’alcool approximatif à un spectaculaire 12.3%! J’ai vraiment eu peur à ce que les levures ne puissent pas survivre avec un tel taux d’alcool, mais heureusement elles ont fait un beau travail et la bière est maintenant correctement gazéifiée.

En ce moment, elle est en train de vieillir. Quoique très buvable, elle reste à l’heure actuelle un peu trop sucrée. J’en prends donc note pour l’an prochain… Je vais également couper l’eau d’érable dans la recette et n’utiliser que la moitié ou le quart du sirop à la fin: je viserais une bière à 7% plutôt qu’à 12.3% :)